27 décembre 2006

2006 : Grégory-Alexandre, l'homme presque plus rien [1]

Après les trop peu nombreuse aventures de Filibert cru 2005, il fallait un successeur représentant lui aussi les penchants nihilistes de cette année mitigée 2006. (Et hop l’anacoluthe est placée, ça, c’est fait.)
Il me faut le trouver, parmi la foule immense mais non pas parisienne, comme Filibert (Oui, en fait, il était tiré de la foule parisienne), mais plutôt de la foule provinciale. J’ai décidé cela après une longue considération des faits marquants de mon année 2006, et c’est bien en province que je souhaite que cet être à proprement parlé sans intérêt tire ses racines.
Il s’appelle Grégory-Alexandre Kevin Ripert Passirond. Il est français, bien français. Enfin ça fait longtemps que ses ancêtres avaient cette nationalité, si on ne compte pas sa grande trisaïeule italienne. Bien-sûr. (En plus à l’époque, on avait aussi des doutes sur le géniteur qui semblait selon les dires lui aussi italien, mais la postérité a fait grâce de cet affront à l’honneur de la famille Passirond.) Il me semble qu’à présent l’on peut être totalement convaincu de la pureté de la souche gauloise de Grégory-Alexandre Passirond.
Je préfère le dire tout de suite, Grégory-Alexandre n’a qu’un rapport psychanalytique de l’auteur avec Filibert, aucune parenté. Dans cette réalité. Et pourtant. Mais bref, nous nous éloignons de notre sujet : Grégory-Alexandre, et Grégory-Alexandre lui-seul. Enfin lui, mais avec ce qui va avec, ce qui le touche, au sens propre seulement par contre. Car Grégory-Alexandre n’est pas très spirituel. Il fut un temps pendant lequel d’aucuns disent qu’il le fût. Mais je ne puis tout à fait l’affirmer. J’ai quelque trous malgré mon statut de démiurge, c’est légitime, non ?
Bref, pourquoi cette considération un peu nationaliste sur les bords, enfin, sur le côté droit. Ou gauche. Enfin d’ailleurs il n’y a pas de côté : cette histoire se forme un peu en dehors des structures ressassées, géométriquement parlant. Elle ne se joue pas sur les 3 dimensions habituelles, ni les quatre. En effet, je pourrais presque affirmer qu’elle se passe dans 4+1+1 dimensions. Enfin, coupons la poire en deux, en cinq dimensions et demie. (Presque un torseur, dingue) Les trois spatiales de Grégory-Alexandre, et sa dimension temporelle se confondant dans celle de l’auteur à certains instants qui elle-même s’entremêle avec d’autre.
Au final je n’explique pas pourquoi. Tant pis pour vous, et aussi pour moi, car j’aurais bien aimé savoir.
La vie de Grégory-Alexandre débute dans une famille relativement sans intérêt, dans un village sans intérêt, avec un contexte socialo-économico-politico-culturello-philosophico-scientifico-jacynthe sans relief ni intérêt ni passion. Sa mère devait l’aimer quand même un peu, faut pas déconner, et puis son père n’était quand même pas alcoolique, faut pas non plus verser dans l’archétype de la famille provinciale pommée un peu misérable et avec la plâtrée d’enfant qui va avec. On est au XXe siècle tout de même. Notre Grégory-Alexandre est fils unique, même. Ca devait être, sûrement, le seul aspect moderne de cette famille Passirond, d’ailleurs. Car à l’instar du renard empaillé par le grand père 78 ans plus tôt, les livres qui s’entassaient, enfin. Les livres. Les trucs avec des choses écrites à l’intérieur, enfin. Ecrites. Les trucs avec des choses barbouillées dessus qui n’ont qu’un strict sens, … euh … prosaïque. Bref. A L’instar du renard, les livres étaient aussi sans grande modernité, modernité au sens actualité. Ainsi j’entends La République ou De l’Amour comme actuels et moderne, alors que Voici, Téléstar, ou bien Le Club des Cinq ne sont pas pour moi des œuvres très actuelles, donc modernes.
Bref, penser un brin au second degré n’était pas le sport de la chaumière Passirond.
Mais Grégory-Alexandre, il avait entendu parler de l’histoire de Filibert, tragique dans son « a-portée », dans son absence de probation. Lui, ça l’avait atteint. Lui n’était plus insensible depuis qu’il avait vécu par procuration cette histoire lue au détour d’un angle de comptoir de café parisien. Oui, Grégory-Alexandre était allé à Paris, une fois. Mais revenons à ce sur quoi j’allais m’apprêter à disserter lorsque je tombai dans le conte des lectures familiales. Son origine matérielle –à Grégory-Alexandre– et sa jeunesse.

Grégory-Alexandre n’était pas le fruit d’un acte « manqué ». Grégory-Alexandre était le résultat d’une union entre deux être certes un peu perdus, mais qui s’aimaient simplement. Grégory-Alexandre est né, non pas à une heure suggérant l’aventure, mais à 15h45. Au moins, ça fera une désillusion de moins pour lui. C’est vrai ! S’il avait commencé son existence en naissant à minuit ou vingt heures (heure culte pour ses parents, l’heure du journal sur France 2), il aurait put avoir un motif de plus à prendre un certain recul face à ses ratés et vanités successives. Donc, il est né. Puis il a grandit. Oui, normal. Mais, lui, il a grandit de manière totalement normale. Le trait du milieu de la courbe du carnet de santé, oui, celui-ci. Et bien c’est la courbe de croissance de Grégory-Alexandre.

 

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